LA LANGUE MATERNELLE
BARTÒK, LIGETI, KÙRTAG, EÖTVOS
DANA CIOCARLIE
07/03/2005
REF : ED13211
1 disque – 26 pistes – Durée totale : 00:59:55
LA LANGUE MATERNELLE
BARTÒK, LIGETI, KÙRTAG, EÖTVOS
DANA CIOCARLIE
07/03/2005
REF : ED13211
1 disque – 26 pistes – Durée totale : 00:59:55
« Ce disque doit être écouté comme si on lisait un roman : on y parle de la naissance de la vie, de la mort, de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, mais surtout d’une certaine filiation – celle des trois grands compositeurs hongrois d’aujourd’hui avec la musique de Bartók, leur « langue maternelle » revendiquée, elle même issue du terroir et du folklore ».
Dana Ciocarlie
Dana Ciocarlie, piano
BARTÒK, LIGETI, KÙRTAG, EÖTVOS
01. Bartók Musiques nocturnes (extrait de la suite En plein air, vol.II). Lento
isrc : FRV630500010
02. Eötvös Kosmos
isrc : FRV630500011
03. Kurtág Hommage à P. Eötvös (extrait de Jatekok, vol.1)
isrc : FRV630500012
04. Bartók (extrait de Mikrokosmos, vol.6) Variations libres. Allegro molto
isrc : FRV630500013
05. Bartók (idem): Tierces mineures, secondes Majeures. Molto adagio, mesto
isrc : FRV630500014
06. Bartók (extrait de Mikrokosmos, vol.4) Harmoniques. Allegro non troppo, un poco rubato
isrc : FRV630500015
07. Ligeti Musica ricercata I. Sostenuto-Misurato-Prestissimo
isrc : FRV630500016
08. Ligeti Musica ricercata II. Mesto, rigido e ceremoniale
isrc : FRV630500017
09. Ligeti Musica ricercata III. Allegro con spirito
isrc : FRV630500018
10. Ligeti Musica ricercata IV. Tempo di valse (poco vivace « à l’orgue de Barbarie »)
isrc : FRV630500019
11. Ligeti Musica ricercata V. Rubato.Lamentoso
isrc : FRV630500020
12. Ligeti Musica ricercata VI. Allegro molto capriccioso
isrc : FRV630500021
13. Ligeti Musica ricercata VII. Cantabile molto legato
isrc : FRV630500022
14. Ligeti Musica ricercata VIII. Vivace. Energico
isrc : FRV630500023
15. Ligeti Musica ricercata IX. Adagio. Mesto-Allegro maestoso (Béla Bartók in memoriam)
isrc : FRV630500024
16. Ligeti Musica ricercata X. Vivace. Capriccioso
isrc : FRV630500025
17. Ligeti Musica ricercata XI. Andante misurato e tranquillo (Omaggio a Girolamo Frescobaldi)
isrc : FRV630500026
18. Kurtág Hommage à G.Ligeti (extrait de Jatekok, vol.1)
isrc : FRV630500027
19. Bartók (extrait de Mikrokosmos, voL.6) Journal d’une mouche. Allegro
isrc : FRV630500028
20. Bartók (extrait de Mikrokosmos, vol.4) Mélodie dans la brume. Tranquillo
isrc : FRV630500029
21. Bartók (extrait de Mikrokosmos, vol.6) Ostinato. Vivacissimo
isrc : FRV630500030
22. Kurtág Hommage à B.Bartók (extrait de Jatekok, vol.1)
isrc : FRV630500031
23. Kurtág Splinters op.6/d I. Molto agitato
isrc : FRV630500032
24. Kurtág Splinters op.6/d II. Sostenuto
isrc : FRV630500033
25. Kurtág Splinters op.6/d III. Vivo
isrc : FRV630500034
26. Kurtág Splinters op.6/d IV. Mesto (« In memoriam Stefan Romascanu »)
isrc : FRV630500035
Cet enregistrement propose une visite chez quatre compositeurs hongrois, tous nés en Transylvanie. Il tire sa cohérence des nombreuses citations qui relient les œuvres les unes aux autres, dans une chaîne dont la musique de Bartok (1881-1945) est l’origine.
György Ligeti (né en 1923) , György Kurtag (né en 1926) , Peter Eötvös (né en 1944)
Pour Bartok, le moindre son est essentiel. Il sait que le plus infime éclat sonore propage toujours une onde d’humanité. Il s’est donné pour tâche de transcrire les micro-bruissements de l’univers. Il a ainsi créé une langue dont il donne le vocabulaire et la grammaire dans sa méthode pédagogique, « Mikrokosmos ».
« Bartok est notre langue maternelle », revendiquent les compositeurs transylvaniens des générations suivantes, Ligeti, Kurtag, Eötvös.
Ce disque dessine la belle filiation entre les quatre compositeurs et nous fait entendre la vivacité de la langue bartokienne. Eotvos poursuit la transcription de l’infiniment petit, Ligeti ré-explore l’alphabet musical, Kurtag cherche l’expression la plus simple de sa gratitude à l’histoire de la musique. Tous les trois sont des héritiers
.La pianiste Dana Ciocarlie,d’origine roumaine, après avoir signé un disque remarqué consacré aux compositeurs essentiels de son pays (Enescu, Constantinescu), s’est aventurée aux confins de la Roumanie, en Transylvanie hongroise pour explorer.
Comme un encyclopédiste Bartók fait œuvre humaniste. Le moindre son lui est essentiel. Il sait que le plus infime éclat sonore propage toujours une onde d’humanité, un reflet de nature. Cet entendement du Monde est la substance même de la musique au XXe siècle.
Sur cette conviction, Bartók s’est donné pour tâche de transcrire les micro-bruissements de l’univers. Il a ainsi créé une langue dont il donne le vocabulaire et la grammaire dans sa méthode pédagogique, « Mikrokosmos ».
Bartók est notre langue maternelle, revendiquent les compositeurs transylvaniens des générations suivantes, Ligeti, Kurtág, Eötvös.
Ce disque dessine la belle filiation entre les quatre compositeurs et nous fait entendre la vivacité de la langue de Bartók.
Eötvös poursuit la transcription de l’infiniment petit, Ligeti ré-explore l’alphabet musical, Kurtág cherche l’expression la plus simple de sa gratitude à l’histoire de la musique. Tous les trois ont certes hérité de la langue bartókienne, ils partagent aussi cette même acuité au monde que l’on pourrait nommer humilité.
Plus que maternelle, la langue de Bartók est universelle.
Béla Bartók (1881-1945) – Musiques Nocturnes (extrait de la suite « En plein air », 2ème cahier, Sz. 81) – 5 minutes
L’enfant Bartók, malade, est longtemps resté cloîtré dans sa chambre. Quelle image sonore se faisait-il de la plaine transylvanienne qui entourait la maison familiale ?
Quand il découvre le monde, le jeune garçon développe plusieurs talents : marcheur, collectionneur d’insectes et pianiste. Simultanément, il apprend à écouter les sons de la nature, les chants des moissonneurs, les mélodies tziganes et l’histoire de la musique.
Bartók a 45 ans lorsqu’il écrit « Musiques Nocturnes », une œuvre dédiée au silence peuplé des sons de son enfance.
En 1925, il donne beaucoup de concerts, et, ce qui n’est pas arrivé depuis 15 ans, il n’écrit rien. Il consacre l’année suivante à composer pour son instrument. L’homme régénéré par ces mois de réflexion travaille en même temps sa Sonate pour piano (une architecture implacable construite en un prisme où miroitent des fragments de mélodies populaires) et la suite « en Plein air ». Musiques nocturnes en est un extrait.
Bartók, l’entomologiste n’est certainement pas un bucolique. Il est un méditatif, un observateur, un sensitif. Les quatre premiers mouvements promènent l’auditeur dans une solitude de plus en plus sombre. Dans cette image debussyste de la nature, Bartók met l’auditeur sur le qui vive. Le cinquième mouvement évoque les bruits naturels de la nuit, insectes, oiseaux, frémissements, sur fond d’une pulsation lancinante et ininterrompue, quoique discrète. Dans cet univers « mikrokosmique », l’homme fait son apparition en se fondant à la nature, d’abord par un chant presque grégorien, archaïque, ensuite par une mélodie de flûte, de style pastoral et dansant. L’oeuvre prend fin, laissant l’auditeur en proie à la sensation vertigineuse de ne pas être plus qu’un tressaillement d’insecte dans la nuit du cosmos.
Peter Eötvös (né en 1944) – « Kosmos » composée en 1961, révisée en 1999 – peut être jouée à 2 pianos -12 minutes
Eötvös Kosmos
Peter Eötvös est né en Transylvanie, en 1944, un an avant la mort de Bartók alors exilé aux Etats-Unis. Il est formé à l’Académie Franz Liszt, là où le maître fut lui-même élève, puis professeur de piano. Eötvös avoue être obsédé par sa présence.
Digne héritier de sa langue musicale, il en retient le principe essentiel qu’il développera aux côtés de Stockhausen : « Ne pas établir de hiérarchie entre les différents types de sons, acoustique ou électronique, bruit ou timbre, je ne fais pas de distinction entre musique savante et musique populaire ou entre musique écrite et musique improvisée… »
Le jeune compositeur devait pressentir, non sans humour, le chemin qu’il avait à parcourir lorsqu’il écrivit Kosmos.
En 1961, le cosmonaute Iouri Gagarine effectue le premier vol spatial soviétique. Peter Eötvös a 17 ans, il s’imagine héros d’une odyssée de l’espace sonore. Au moment où le survol planétaire traverse le ciel transylvanien, des bribes bartókiennes lui parviennent. Kosmos décrit le cycle de l’univers entre deux Big Bang. Une harmonie « pulsionnelle » directement empruntée aux Musiques Nocturnes de Bartók dessine les battements incessants de l’Univers. Divers épisodes et « objets célestes » apparaissent : étoiles, comètes, météorites, astéroides, jusqu’à l’homme symbolisé lui aussi par une citation de Bartók .
En révisant cette œuvre de jeunesse, 18 ans plus tard, Eötvös renouvelle sa gratitude à Bartók.
Mikrokosmos
Béla Bartók – 6 extraits de « Mikrokosmos », 4 ème et 6ème cahier , Sz.42 (1926 – 1939) – Harmoniques; Mélodie dans la brume; Variations libres ; Ce que la mouche raconte ; Secondes mineures, septièmes Majeures ; Ostinato – Durée totale ; 13 minutes –
Mikrokosmos semble une méthode d’apprentissage du piano pour les petits, 153 courtes pièces (de une à trois minutes) classées par ordre de difficultés. En réalité, les 6 cahiers de Mikrokosmos résument l’univers musical de Bartók tout entier.
Véritable testament, il destinait aussi cette méthode à son fils, Bartók offre aux apprentis pianistes un dictionnaire de la musique du XXe siècle. Il rend hommage aux pères de la musique occidentale (Bach, Schubert). Il éduque aux rythmes inégaux, aux dissonances, à la polytonalité. Il fait progresser l’élève du connu à l’inconnu, l’initiant même à des rythmiques inspirées des musiques bulgares, yougoslaves, russes, orientales voire balinaises. Dés le 4e cahier, il s’adresse à des virtuoses.
Six pièces démontrent que la pédagogie n’exclut pas le caractère.
Harmoniques est un dialogue entre deux personnages sur fond de mélodie pastorale. La structure archaïque, issue du folklore paysan, illustre les principes fondamentaux autant que la subtile complexité de l’harmonie. La facilité technique n’y est qu’illusion.
Mélodie dans la brume est un dialogue murmuré par deux personnages. Les voix flottent entre les nappes de brouillard qui reviennent inlassablement les envelopper. Le chuintement humide devient matière mélodique.
Les Variations libres sont des variations rythmiques sur le thème « aksak » (ou rythme « bulgare », aux mesures asymétriques). Si l’inspiration est libre, le ton reste incisif renouvelant sans cesse la surprise.
Ce que raconte la mouche est un scherzo entomologique, en écho aux insectes des Musiques nocturnes. La tension s’y dispute certes à l’humour, mais plus qu’une anecdote musicale, ces vagues bourdonnantes sont aussi un hommage au Moucheron de Couperin.
Secondes mineures et Septièmes majeures est une marche funèbre impressionniste. Divers timbres de percussions et de cloches, dans le cadre de la contrainte de deux intervalles offrent à la contemplation l’espace sonore d’une plaine transylvanienne un jour de deuil.
Ostinato est une pièce orchestrale, dans la lignée de l’Allegro barbaro, un mouvement perpétuel très virtuose, vigoureux, burlesque où le rythme, à force d’être répété, devient presque immobile.
György Ligeti (né en 1923) « Musica ricercata » suite de 11 pièces (1951-1953) -24 minutes
Ligeti et Kurtág ont rêvé de recevoir l’enseignement du grand Bartók, mais ils arrivèrent, ensemble, à l’Académie Franz Liszt de Budapest, l’année de sa mort. Ils y furent aussi élèves puis professeur, successeur, passeur du langage musical de Bartók.
Enfermé dans les frontières hongroises, Ligeti écrivit plus souvent pour ses tiroirs que pour les salles de concert. Les compositeurs les plus modernes qu’il pouvait entendre étaient Bartók et Stravinsky (dans une moindre mesure).
Comme Bartók, peut-être plus encore, Ligeti est fasciné par les lois mathématiques. Elles structurent ses œuvres tout en créant un champ imaginaire où naît un dédale d’illusions acoustiques.
Les onze pièces de Musica ricercata sont un jeu de logique. En écho aux Mikrokosmos (ricercare peut se traduire par essayer) Ligeti tente lui aussi l’expérience d’une méthode pédagogique. Ce n’est pas la difficulté qui croît, c’est le nombre de notes en jeu.
La première pièce n’utilise que deux notes (en réalité une seule, un la, joué à tous les octaves, un seul ré n’apparaissant qu’à la fin). La deuxième pièce utilise trois sons, la troisième quatre sons, et ainsi jusqu’à la dernière – douze sons, le total chromatique possible sur le piano.
Cette ultime pièce est aussi un hommage à Frescobaldi, un des premiers compositeurs à avoir utilisé le total chromatique, par le moyen d’une fugue très stricte (que Ligeti a ensuite transcrite pour orgue). La 9e pièce, In memoriam Béla Bartók reprend le même rythme que Secondes mineures de Mikrokosmos, avec ses sonorités de glas, c’est aussi une marche funèbre.
Le jeu si formel soit-il déploie toute la gamme de sentiments que pouvait ressentir le jeune compositeur dans ces années 50. Sa famille avait été assassinée dans les camps de concentration, il bouillait de rage d’être enfermé dans les frontières communistes hongroises : la révolte, la nostalgie, le sarcasme, la terreur, l’ironie toujours mordante.
Ces brèves pièces pour piano sont donc loin d’être un simple exercice de style. Dès leur achèvement, Ligeti transcrit 6 d’entre elles pour quintette à vent (Six Bagatelles pour quintette à vent).
György Kurtág (né en 1926) – Splinters (Echardes) op.6 – 1971 ; Hommage à B. Bartók, Hommage à P. Eötvös, Hommage à G. Ligeti (extraits de Jatekok – Jeux, vol. 1) – 4 minutes
Splinters est un ensemble formé de quatre courtes pièces. Si l’auteur l’avait indiqué, l’on pourrait supposer que ce sont quatre fragments, d’une sonate. A l’origine, le premier mouvement de ce cycle était un jatekok. Les deux mouvements suivants expriment les attitudes du musicien, contemplative, bondissante. Le dernier mouvement est une marche funèbre, en hommage au violoniste roumain Stefan Romascalu qui n’est pas sans rappeler Secondes mineures, septièmes majeures de Bartók.
Si l’on considère les Jatekok comme un journal intime, (depuis les années 50, Kurtág les écrit presque quotidiennement) on peut affirmer que Kurtág a fait de la langue bartókienne sa langue vivante.
Un élève peut apprendre le piano en travaillant les Jatekok, c’est une possible méthode pédagogique.
Chaque texte, comme dans Mikrokosmos, ne durent pas plus de trois minutes. Les 6 cahiers de Jatekok (que l’on peut traduire par jeu) forment une constellation de pensées pour les personnes aimées et admirées, qu’elles soient célèbres ou pas.
Les Jatekok sont des moments, des sensations des humeurs, des cocasseries, mais ce sont surtout des hommages rendus à tous les musiciens aimés qui l’ont nourri. En toute humilité, Kurtág écrit là une grande histoire de la musique qui comprend bien évidemment Eötvös, Ligeti et Bartók.
Kosmos – Note d’intention
Par Dana Ciocarlie
Ce disque propose un programme de quatre compositeurs hongrois, tous nés en Transylvanie. Il tire sa cohérence des nombreuses citations qui relient les œuvres les unes aux autres, dans une chaîne dont la musique de Bartók est l’origine.
Béla Bartók (1881-1945) – Musiques Nocturnes (extrait de la suite « En plein air », 2ème cahier, Sz. 81) – 5 minutes – 1926. Une œuvre d’esprit impressionniste, marquée par l’influence de Debussy, où se succèdent l’évocation de bruits naturels de la nuit, insectes, oiseaux, frémissements, sur fond d’une pulsation lancinante et ininterrompue. Dans cet univers « mikrokosmique », l’homme fait son apparition en se fondant à la nature, d’abord par un chant presque grégorien, archaïque, ensuite par une mélodie de flûte, de style pastoral et dansant.
Peter Eötvös (né en 1944) – « Kosmos » composée en 1961, révisée en 1999 – peut être jouée à 2 pianos -12 minutes – Tout le cycle de notre Univers, depuis le Big Bang et l’expansion de l’Univers, jusqu’à la contraction en un seul point est résumé ici. Sur une harmonie « pulsionnelle » empruntée à Bartók (citation des Musiques Nocturnes), qui symbolise la pulsation incessante de L’Univers, divers épisodes et « objets célestes » apparaissent : étoiles, comètes, météorites, astéroïdes, jusqu’à l’homme symbolisé lui aussi par une citation de Bartók et dont sont évoqués les « voyages des vaisseaux spatiaux ».
Béla Bartók – 6 extraits de « Mikrokosmos », 4ème et 6ème cahier , Sz.42 (1926 – 1939) – Harmoniques; Mélodie dans la brume; Variations libres ; Ce que la mouche raconte ; Secondes mineures, septièmes Majeures ; Ostinato – Durée totale ; 13 minutes – Les 153 pièces du Mikrokosmos, à but (aussi) pédagogique, classées dans l’ordre de difficulté du débutant au pianiste virtuose (le sixième cahier étant destiné surtout au concert), sont un véritable « laboratoire » du langage et de la rythmique de Bartók. Mais se sont aussi des véritables pièces de caractère, comme ces quatre morceaux.
György Ligeti (né en 1923) « Musica ricercata » suite de 11 pièces (1953-1955) -24 minutes – Ecrite à Budapest et préparée par une série de pièces à 4 mains, ce cycle est encore sous l’influence de Bartók et de Stravinsky (dixit l’auteur). Une des pièces se nomme In memoriam Béla Bartók et reprend le même rythme que Secondes mineures… de Mikrokosmos, avec des sonorités de cloches. Ce sont aussi de formidables pièces d’atmosphère, avec toute une gamme d’humeurs alliant la révolte, la nostalgie, le sarcasme, la terreur, etc. Comme dit le compositeur : « Le sérieux y rejoint la caricature ».
György Kurtág (né en 1926) – Splinters (Echardes) op.6 – 1971 ; Hommage à B. Bartók, Hommage à P. Eötvös, Hommage à G. Ligeti (extraits de Jatekok – Jeux, vol. 1) – 4 minutes – Kurtág, un des plus grands « miniaturistes » du 20e siècle, est ici présent avec un cycle de cinq pièces, Splinters, très contrastées – expressives, bondissantes ou contemplatives, dont la dernière est une impressionnante marche funèbre. Jatekok est une somme du travail didactique de Kurtág et un résumé de son approche du piano. Ce recueil à visée pédagogique vient en droite ligne du Mikrokosmos de Béla Bartók. Les hommages à la fois amicaux et ludiques aux trois autres compositeurs hongrois, extraits de ce recueil, terminent le programme.
Direction artistique / artistic supervisor: Bernard Teboul
Enregistrement / recording: Thierry Breats, studio Saint-Paul Piano
& accord / tuning: Stephen Paulello
Couverture / cover photo & artwork © Catherine Peillon
Photo : Eric Manas
Notice / liner notes: Emmanuelle Franc Translation by John Tyler Tuttle
label manager Catherine Peillon
Avec le soutien d’Alonis et de Lavollée Chimie
REF : ED13211 – NT023
EAN : 0826596025155
Formée aux sources de l’école roumaine de piano comme Dinu Lipatti, Clara Haskil et Radu Lupu, Dana Ciocarlie a également étudié à Paris auprès de Victoria Melki à l’Ecole Normale de Musique et a suivi le cycle de perfectionnement du Conservatoire National Supérieur de Musique dans les classes de Dominique Merlet et Georges Pludermacher. Sa rencontre avec le pianiste allemand Christian Zacharias sera déterminante en particulier pour approfondir l’œuvre pour piano de Franz Schubert, auquel elle a consacré un cycle de neuf concerts au Théâtre Molière-Maison de la Poésie à Paris en 1997.
Douée d’un tempérament vif-argent où la générosité le dispute à l’engagement, Dana Ciocarlie possède un vaste répertoire, s’étendant de Jean-Sébastien Bach aux compositeurs d’aujourd’hui. Certains d’entre eux lui ont dédié des œuvres tels Karol Beffa, Frédéric Verrières, Nicolas Bacri, Stéphane Delplace, et elle est reconnue comme l’une des interprètes majeures de Horatiu Radulescu.
Son expérience et son talent ont été récompensés par de nombreux prix de concours internationaux prestigieux : 2ème prix au Concours International Robert Schumann à Zwickau, Prix Spécial Sándor Végh au Concours Geza Anda à Zurich, Prix International Pro Musicis, Young Concert Artist European Auditions à Leipzig, Concours Ferruccio Busoni en Italie.
Lauréate de plusieurs Fondations : Yvonne Lefébure, Nadia Boulanger, György Cziffra, elle est aussi une interprète recherchée dans le domaine de la musique de chambre. Parmi ses partenaires de prédilection, on mentionnera Gilles Apap, Radu Blidar, Laurent Korcia, Jane Peters, Gérard Caussé, Hervé Joulain, le Quintette à vent Le Concert Impromptu, le Quatuor Psophos.
Ses multiples activités à travers le monde en récital ou en concert avec orchestre l’ont conduite aux Etats-Unis (Boston, New-York, Los Angeles), au Canada (Montréal, Festival de Lanaudière), à Hong-Kong, en Europe (Allemagne, Suisse, Espagne, Belgique, Luxembourg, Italie, Pays-Bas, Roumanie), en France : Cité de la Musique, Musée d’Orsay, Radio-France, Auditorium du Louvre, Salle Gaveau, Invalides, au MIDEM de Cannes, à l’Opéra de Lyon, et dans différents festivals : Chopin à Bagatelle, Berlioz de la Côte Saint-André, Labeaume en Musiques, Périgord Noir, Radio-France-Montpellier, La Roque d’Anthéron…
La parution successive de deux enregistrements consacrés l’un à Schubert, l’autre à la musique roumaine, lui a valu des critiques élogieuses de la presse qui n’hésite pas à la comparer par sa musicalité à Wilhelm Kempff et à Clara Haskil.
En 2005, Dana Ciocarlie se produit à Paris, en tournée avec le spectacle Aventures et Nouvelles aventures & Musica Ricercata, musique de György Ligeti, en France dans différentes saisons et festivals (Vendôme, Saintes, Cap Ferrat, Monaco, Vannes, Saint-Emilion…), en Roumanie avec orchestre dans le concerto pour trompette et piano de Chostakovitch.
Sur France Musiques, elle poursuit son cycle dédié aux œuvres de Robert Schumann dans l’émission L’atelier du musicien de Jean-Pierre Derrien qui l’invite régulièrement depuis 2001.
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