1 disque – 6 pistes – Durée totale : 00:55:52
REF : ED13227
1 disque – 6 pistes – Durée totale : 00:55:52
REF : ED13227
« L’autre côté du miroir » : c’est ainsi que Philippe Manoury définit ce que représente pour lui cette part de son œuvre où on l’attend le moins, la musique de chambre. Car c’est bien plutôt du côté des grandes formes, des effectifs nombreux, de l’électronique, que l’on a coutume de l’entendre. En témoignent son opéra, 60° Parallèle, ou ses compositions occupant toute la durée d’un concert, comme Zeitlauf et ses quelque soixante-dix minutes. Son écriture instrumentale, comme son approche de l’électronique, s’attachent le plus souvent à une densité de timbres, à un travail de textures qui supposent le nombre, et des processus qui requièrent la durée pour se déployer et permettre à la mémoire de se mettre en mouvement.
Ensemble Accroche Note
Françoise Kubler, soprano
Armand Angster, clarinette/clarinette basse
Marie-Violaine Cadoret, violon
Gregory Johns, violoncelle
Michèle Renoul, piano
Emmanuel Séjourné, vibraphone/marimba
1 – Last (1997) 7’21 pour clarinette basse et marimba
isrc : FRV630700001
2 – Michigan Trio (1992) 11’16 pour clarinette, violon et piano
isrc : FRV630700002
3 – Solo pour vibraphone (1989) 6’45
isrc : FRV630700003
4 – Xanadu (1989) 9’50 pour soprano et clarinette (poème de S. T. Coleridge)
isrc : FRV630700004
5 – Toccata pour piano (1998) 8’19
isrc : FRV630700005
6 – Ultima (1996) 12’07 pour clarinette, violoncelle et piano
isrc : FRV630700006
« L’autre côté du miroir » : c’est ainsi que Philippe Manoury définit ce que représente pour lui cette part de son œuvre où on l’attend le moins, la musique de chambre. Car c’est bien plutôt du côté des grandes formes, des effectifs nombreux, de l’électronique, que l’on a coutume de l’entendre. En témoignent son opéra, 60° Parallèle, ou ses compositions occupant toute la durée d’un concert, comme Zeitlauf et ses quelque soixante-dix minutes. Son écriture instrumentale, comme son approche de l’électronique, s’attachent le plus souvent à une densité de timbres, à un travail de textures qui supposent le nombre, et des processus qui requièrent la durée pour se déployer et permettre à la mémoire de se mettre en mouvement. La musique de chambre, qui sous-entend la rareté des timbres, se plie moins aisément à ces grandes formes qui fascinent tant Manoury. Pourtant, présente dès l’opus 1 – sa Sonate pour deux pianos – et traversant toute sa production, elle lui permet de poser la question de l’écriture musicale dans des termes nouveaux, comme venus d’un autre versant de son expression.
Si elle revêt parfois – a posteriori – un caractère d’étude – comme le trio à cordes Gestes, qui lui a permis d’expérimenter certaines techniques à trois musiciens, avant qu’il ne les développe par la suite à l’orchestre, la vraie nature de ses œuvres pour petite formation se situe précisément ailleurs : la question n’étant pas de concentrer des moyens, mais de dire autre chose, en choisissant des éléments dont la morphologie doit offrir autant de « points de focalisation ».
Un parti adverse de celui de la fusion relie les pièces proposées sur ce disque : l’individualité, l’hétérogénéité, la divergence. Ici s’opère la rencontre, quasi violente, de sonorités n’appartenant pas à une même famille instrumentale. Ultima, pour clarinette, violoncelle et piano, est marqué par une volontaire indépendance dans le comportement des trois instruments et joue sur des caractères obsessionnels.
Dans Michigan Trio, clarinette, violon et piano tendent à s’approprier leurs univers respectifs, en situation de rivalité, pour finalement disparaître dans le dernier mouvement, l’un après l’autre, sans dialogue possible.
Individualité, spécificité : le solo du Livre des Claviers est expressément écrit pour le vibraphone. Lui seul a cette capacité, du fait de l’accès direct aux lames, de dégager de manière indépendante une série de résonances, puis d’en étouffer une partie, et de faire ainsi émerger sensiblement un sous-ensemble harmonique. Quant à l’emploi de nouvelles techniques à quatre baguettes, elles autorisent une polyphonie, un jeu de phrasés, une virtuosité incomparable. Virtuosité partagée avec la Toccata pour piano – le titre même évoque les toccatas de Ravel, Debussy, Schumann ou Prokoviev, et leur fondement répétitif –, issue du passage le plus virtuose de la Passacaille pour Tokyo, procédant par excroissance d’intervalles symétriques à partir d’une note centrale (à l’instar des Variations pour piano de Webern), dont la complexité atteint les limites de l’exécution : là semble bien s’établir la zone de partage, perceptible en chaque œuvre de Philippe Manoury, où communiquent les deux faces de son univers musical.
Véronique Brindeau
REF : ED13227 – NT088
EAN : 0826596025476
l’empreinte digitale
ACCROCHE NOTE
Ensemble de solistes formé autour de Françoise Kubler (soprano) et Armand Angster (clarinettiste), Accroche Note investit de manière multiple le répertoire des musiques d’aujourd’hui.
Chaque programme décide de la personnalité et du nombre de musiciens qui constituent l’ensemble. La souplesse de son effectif – du solo à l’ensemble de chambre – lui permet d’aborder en différents projets les pages historiques, la littérature instrumentale et vocale du XXème siècle, mais aussi l’improvisation au travers du jazz et des musiques improvisées.
Depuis plusieurs années, l’ensemble développe une politique de commandes et travaille en étroite collaboration avec les compositeurs. Parmi les créations récentes d’Accroche Note figurent notamment des oeuvres de Wolfgang Rihm, Ivan Fedele, Ahmed Essyad, François-Bernard Mâche, Betsy Jolas.
L’ensemble est régulièrement invité dans de nombreuses saisons musicales nationales, ainsi que dans les grands rendez-vous internationaux de musique contemporaine, à Musica Strasbourg, Présences Radio France, Stockholm New Music Festival, Traiettorie à Parme, à Tokyo au Japon, au festival Slowind à Ljubljana (Slovénie), aux universités de Syracuse et de Cornell (Etats-Unis)…
Il a consacré de nombreux disques à des portraits monographiques (Dillon, Dusapin, Manoury, Mâche, Feldman, Aperghis, Fedele) et plus récemment Olivier Greif (L’office des naufragés chez Triton) et Betsy Jolas (Ventosum vocant chez Universal).
Accroche Note est un ensemble conventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Alsace, et soutenu par la Ville de Strasbourg, la Région Alsace, la Spedidam et la Sacem.
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