Romances judéo espagnoles
Ensemble Lyrique Ibérique
1 disque – 14 pistes – Durée totale: 00:57:34
Artiste principal: Ensemble Lyrique Ibérique
Compositeur: Traditionnel
ED13017
Romances judéo espagnoles
Ensemble Lyrique Ibérique
1 disque – 14 pistes – Durée totale: 00:57:34
Artiste principal: Ensemble Lyrique Ibérique
Compositeur: Traditionnel
ED13017
Ensemble Lyrique Ibérique
Dominique Thibaudat, chant
Nabil Ibn Khalidi, oud
Pierre Rigopoulos, zarb et bendir
1 – Lavava i suspirava 5’42 »
2 – Nani, nani 5’05 »
3 – Ir me kyero (Jérusalem) 3’51 »
4 – Kuando el rey Nimrod 4’17 »
5 – Notches buenas 2’47 »
6 – Durme durme mi alma donzeya 4’51 »
7 – Mi suegra 1’52 »
8 – Morenika a mi me yaman 7’15 »
9 – A la una nasi yo 2’51 »
10 – Skalerika de oro 1’36 »
11 – Ven kerida, ven amada 2’53 »
12 – La serena 3’43 »
13 – O ke mueve mezes (Smyrne) 5’23 »
14 – Porke yorach blanka ninya 5’32 » (version de Salonique)
Les communautés judéo-espagnoles officiellement expulsées d’Espagne en 1492 ont persisté en i suspirava, Porke yorach blanka ninya), soit islamo-andalouse des jarch’yas et chansons de femmes
partie dans la péninsule ainsi que leurs voisines portugaises, sous le nom de “Conversos”, au moins jusqu’à la fin du XVIIème siècle si l’on en croit les derniers grands « auto-da-fés » de 1680.
Ainsi les chants de ces communautés dispersées, essentiellement pour les espagnoles autour du bassin méditerranéen, déclinent-ils différents états de la chanson d’origine hispanique, notamment dans leur métrique, voire dans leur type mélodique – ce dernier ayant toutefois subi l’influence des pays d’accueil, surtout de l’est méditerranéen, avec un fréquent usage du “tétracorde chromatique” descendant (la sol dièse fa mi), dont l’usage pourrait aussi se rattacher à des particularités de l’An- dalousie islamique, sous influence syriaque tout d’abord (Zyriab venu du califat de Damas). Les com- munautés juives étaient fortement implantées dans les émirats islamiques d’Espagne et dans le califat de Cordoue : elles y étaient bien accueillies avant la Reconquête chrétienne dont l’influence se fait sensible en Andalousie dès la première moitié du XIIIème siècle : Alméria est reprise en 1147, mais la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 fait sauter le verrou de l’Andalousie ouest : Cordoue devient “chrétienne” en 1236, Jaen en 1245, Séville en 1248, Huelva et Niebla en 1257, Tarifa l’était en 1294 et le redevient en 1340, dernier grand effort à la bataille du Salado pour repousser les dernières invasions du Maghreb. Puis c’est la reconquête jusqu’à la phase finale du royaume de Grenade en janvier 1492 avec en parallèle l’alternative pour les juifs, puis pour les musulmans de se convertir au catholicisme ou de partir.
Ce programme proposé par l’ensemble Lyrique Ibérique fait apparaître à travers la variété des formes et des thèmes, celles des lieux et des temps de composition ainsi que le rôle de la tradition juive dans la conduite et la modification d’une tradition soit hispano-chrétienne du “romance” (ex. Lavava
(Morenika a mi me yaman, Ven kerida ven amada, Notches buenas) ou encore la conservation de la tradition juive hispanique en Orient (Nani, nani, Durme, durme, A la una nasi yo, Mi suegra, O ke mueve mezes). Ir me kyero et Kuando el rey Nimrod (de Tétouan) sont d’origine purement juive, aux- quelles il faut ajouter la Serena, création musicale du XIXème siècle, romance de salon ou de café- concert, sur des thèmes poétiques inspirés de la “copla” andalouse de la même époque.
L’Ensemble Lyrique Ibérique cherche à recréer l’oralité de cette tradition par la liberté de l’improvi- sation ornementale qui affleure au sein même des transcriptions musicologiques. L’emploi d’instru- ments connotés “orientaux” (zarb, oud), présents à la cour d’Alphonse X le Savant au XIIIème siècle, ajoute à notre dépaysement à la fois dans l’espace et dans le temps.
On aperçoit bien à travers cet enregistrement la symbiose qui s’est faite entre un texte tantôt d’o- rigine hispanique du nord, tantôt andalou, tantôt issu de la pure tradition juive d’Espagne avec des mélodies orientales, d’Asie Mineure ou des Balkans. Mais on notera également l’arrivée à peine modifiée d’une série plus récente de la fin du XVIIIème siècle et du XIXème siècle dans un genre plus léger qui voisine avec des traces de formes médiévales revêtues de mélodies beaucoup plus récentes. Pour qu’un texte survive dans la tradition orale chantée, sa mélodie doit s’adapter au milieu ou à la mode ambiante. Cependant certaines mélodies hispaniques, précisément par leur parenté avec le style andalou, ont pu survivre avec relativement peu de modifications.
Danièle BECKER, musicologue
Le 31 mars 1492, les Rois Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, décidaient d’ex- Il faut dire ici quelques mots sur notre transcription qui se veut semi-phonétique et à l’usage des
pulser les Juifs qui n’accepteraient pas la conversion au catholicisme.
Juifs et espagnols à la fois, près de 200.000 d’entre eux, choisirent l’exil. Ils emportaient la langue et la culture espagnoles de la fin du XVème siècle.
Ils se répartirent à travers tout le bassin méditerranéen et constituèrent deux branches de la famille judéo-espagnole : l’une levantine (ex Empire Ottoman), l’autre maghrébine (Maroc, puis à partir de 1850 environ, l’Oranie). Le judéo-espagnol vernaculaire (Djudezmo ou Djudyo – Djidyo, dit Edgar Morin -, au Levant; Haketiya au Maghreb) se différencie vers 1620 de la langue d’origine. Il est en quelque sorte un musée vivant des variétés d’espagnol de 1492. Il en est de même pour la littérature orale contée, “proverbialisée” ou chantée (romances ou romansas et cantos qui constituent aujour- d’hui le kansyonero judéo-espagnol).
Ces juifs espagnols ont conservé les sons de l’époque quand n’existait pas encore la jota, ce son gut- tural de Don Quijotte avec ch et non j.
Signalons que le Djudezmo et le Haketiya (judéo-espagnol vernaculaire ou parlé) se distinguent du Ladino (judéo-espagnol calque), langue non parlée, pédagogique et liturgique résultant de la tra- duction mot à mot des textes hébreux bibliques et liturgiques en un espagnol qui remonte au XIIIème siècle dont certains sont également chantés, mais à la synagogue.
C’est dire qu’existent des chants judéo-espagnols en djudezmo (langue profane) ou en ladino (langue semi-sacrée).
Le répertoire de Dominique Thibaudat est en judéo-espagnol vernaculaire (djudezmo) ou judéo-es- pagnol tout court. Il correspond à différents moments de la vie des judéo-espagnols : naissance (O ke mueve mezes) – enfance (Nani nani) – les étapes de la vie (A la una nasi yo) – le mariage (Skalerika de oro) – l’amour (Ven kerida – Lavava – La Serena – Morenika) – les misères de certains mariages (Porke yorach-Misuegralanegra)-lanostalgiedeJerusalem(Irmekyero) -l’amourdupatriarcheAbraham (Kuando el rey Nimrod) – etc, etc…
francophones, car le judéo-espagnol n’est pas l’espagnol péninsulaire (comme le français et les autres langues romanes ne sont plus le latin).
En espagnol le son k peut s’écrire c (cantar), qu (querida) ou k (kilo), c’est vraiment compliqué ! Nous optons pour une seule lettre, k, et adoptons la graphie de l’Association VIDAS LARGAS (pour la défense et la promotion de la langue et de la culture judéo-espagnoles).
– U = 1) ou de chou (umo/fumée) – 2) w de watt (guardar/garder; bueno/bon) – y = y de mayonnaise (bayle/danse; Dyo/dieu; byen/bien
iy = ill de brilla (diya /jour – komiya je mangeais ou il mangeait).
- b et v = b et v de Libre et livre (bovo/sot; bive/il vit ; terrivle/terrible).
- ch = ch de chèque (facha/lange).
- tch = tch de tchèque (fatcha/face, visage)
- g = g de gare (gato/chat; gerra/guerre; gizar/cuisinier; godro/gros; guzano/ver).
- h = ch allemand de Bach et la jota espagnole (halis/authentique; haham/sage) : pas de h muet. – j = j de jaune (ijo/fils; paja/paille).
- dj = j de John, jeep (djente/gens; djidyo/juif).
- k = k de kilo, qu de qui, c de col (karne/chair; ke/que; kola/queue; kual/quel).
- s = s de chanson, -ss- de passer (sosyeda/société).
- z = z de Zoé ou s de rosé (kaza/maison; zembil/couffin).
- ks = x de extase (eksepsyon/exception).
- gz = x de exemple (egzistir/exister).
– Les accents ne sont pas utilisés
Haïm Vidal SEPHIHA Chaire de judéo – espagnol (Sorbonne Nouvelle – Inalco)
Prise de son numérique /recording engineer : Pascal Perrot Chapelle de Sainte Philomène, Puget Ville, 26,27,28 janvier 1992
Montage audio-numérique / Editing : Maurice Salaün, Copsi mars 1992
Direction musicale : Bruno Boterf
Ligne éditoriale, production, création graphique & direction artistique / Editorial line, production, artwork & artistic direction: Catherine Peillon
En couverture / Front cover, © Jean-Paul Curnier, “Attente, Séville” 1986
Notice en français de Danièle Becker, traductions de Haïm Vidal Séphiha et Peter Mac Cavanna
Remerciements : Barre Phillips, M. le curé de Puget Ville, Jean-Paul Curnier, Anne-Marie Deschamps
3 novembre 2016 « König Hamed und seine erste Frau » Opéra de Mainz (Mayence) Allemagne
8 novembre 2016 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, La Comédie de Clermont
10 novembre 2016 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, La Filature de Mulhouse
du 16 au 19 novembre 2016 exposition à Abu Dhabi Art Fair, Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis présentée par la Galerie Janine Rubeiz
22 novembre 2016 « Regarde ici-bas » création par le chœur Spirito, direction Nicole Corti, MC2, Grenoble
22 novembre 2016 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, TAP, Poitiers
22 -, 23, 24 novembre 2016 « König Hamed und seine erste Frau » « Happy New Ears »-Festival, Nationaltheater Mannheim Allemagne
26 novembre 2016 « Hummus », bref opéra par les Neue VocalSolisten de Stuttgart, 19th Festival, projektgruppe neue musik bremen, Brême, Allemagne
29 novembre 2016 « Il regno dell’acqua » par l’ensemble Stravinsky, direction Jean-Pierre Pinet, Arsenal de Metz
29 novembre 2016 conférence Arsenal de Metz, 18h30 Compositeur en résidence
1er décembre 2016 « Regarde ici-bas » par le chœur Spirito, direction Nicole Corti, La Comédie de Clermont
11 décembre 2016 « Maadann », « Ikhtifa », par l’ensemble Musicatreize, direction Roland Hayrabedian, salle Colonne, Paris
21 janvier 2017, « La Passion d’Adonis » avec la voix d’Adonis, Amel Brahim Djelloul, ensemble Mezwej, Institut du Monde Arabe, Paris
22 janvier 2017 « König Hamed und seine erste Frau » « Staatstheater Mainz
23 février 2017 « Calvario » par Pierre Bibault, Music and Arts Department, Indianapolis University, IN
24 janvier 2017 « Hanbleceya » par l’ensemble 2e2m, Pablo Márquez guitare, direction Pierre Roullier, CRR de Paris
25 février 2017 « Calvario » par Pierre Bibault, Festival de guitare de Miami, USA
28 février 2017 « Exercices de lumière » (programme Lamentazione) création par Concerto Soave, Mezwej & María Cristina Kiehr, soprano, Arsenal de Metz
3 mars 2017 « Exercices de lumière » (programme Lamentazione) par Concerto Soave, Mezwej & María Cristina Kiehr, soprano, Festival Mars en Baroque, Marseille
13 mars 2017 Atelier contemporain du CRR de Paris, avec Suzanne Giraud, atelier destiné aux élèves en classes de composition (électroacoustique et instrumentale), ouvert au public
14 mars 2017 « Anath » par l’ensemble 2e2m, direction Pierre Roullier, CRR de Paris
18 mars 2017 « La Passion d’Adonis » avec la voix d’Adonis, Amel Brahim Djelloul, ensemble Mezwej, La Comédie de Clermont
24 mars 2017 « La Passion d’Adonis » avec la voix d’Adonis, Amel Brahim Djelloul, ensemble Mezwej, La Spezia, Italie
du 15 au 18 mars 2017 exposition, Art Dubai, Dubai, Emirats Arabes Unis, présentée par la Galerie Janine Rubeiz
7 avril 2017 « Noujoum » Orchestre National de Lorraine, direction Julien Leroy, Arsenal de Metz
7 avril 2017 « Astres fruitiers » exposition, Chapelle des templiers, Arsenal de Metz
25 avril « Antar » création par l’ensemble 2e2m, direction Pierre Roullier, CRR de Paris
10 mai 2017 « Sonia W » création avec Sonia Wieder Atherton, Arsenal de Metz
10 mai 2017 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon
et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, Festival Passage, Arsenal, Metz
13 mai 2017 « Sacrum, sacre du Liban à Venise » Installation sonore et plastique, Pavillon libanais, Biennale de Venise, Italie
18 mai 2017 nouvelle pièce trio pour cor, voix & cornemuse création par Erwan Keravec et l’ensemble Sillage, Le Quartz, Brest
20 mai 2017 « Antar » par l’ensemble 2e2m, direction Pierre Roullier, Gennevilliers salle des fêtes
2 novembre 2016 Marseille, salle Musicatreize
5-9 novembre 2016 Tournée aux USA
5 et 6 novembre 2016 New York, Saint Ignacius of Antioch (divers)
9 novembre 2016 New York, Roger Smith Hotel (Zad Moultaka et divers)
12 novembre 2016 Boston, Brandeis Universit(F. Paris, A. Markeas)
17 novembre 2016 présentation du disque Rituels (Zad Moultaka)
20 novembre 2016 Nice, Festival Manca (F. Paris, A. Markeas)
7 décembre 2016 Marseille, salle Musicatreize (M. Petrossian)
11 décembre 2016 Paris, salle Colonne (Zad Moultaka)
13 janvier 2017 Zurich, Samkt Peter Kirche, Suisse (divers)
21 janvier 2017 Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Provence (F. Schubert, P. Hersant)
25 février-4 mars 2017 Paris, Théâtre de l’Athénée (S. Gaxie avec 2e2m)
11 et 12 mars 2017 Bogota, Théâtre Colon, Colombie (J. P. Carreño)
21 mars 2017 Vitry sur Seine (S. Gaxie avec 2e2m)
12 et 13 mai 2017 Marseille, Théâtre de la Criée (A. Markéas)
13 juin 2017 Marseille, salle Musicatreize (A. Posadas)
17 juin 2017 Paris, Festival Manifeste (A. Posadas)
25 juillet 2017 Festival Messiaen au pays de la Meije (A. Posadas)
ZAD MOULTAKA Zad Moultaka, né au Liban en 1967, poursuit depuis plusieurs années une recherche personnelle sur le langage plastique et musical. Dans son travail de compositeur, il intègre les données fondamentales de l’écriture contemporaine occidentale – structures, tendances, familles et signes – aux caractères spécifiques de la musique arabe – monodie, hétérophonie, modalité, rythmes, vocalité… LIRE LA SUITE
MUSICATREIZE Roland Hayrabedian crée l’Ensemble Musicatreize à Marseille en 1987 pour répondre aux nécessités instrumentales et vocales les plus diverses. Depuis, cet outil singulier dans le paysage musical français chemine à travers les siècles et les esthétiques, relie le passé et le présent le plus immédiat, entrecroise des œuvres devenues classiques et des compositions résolument contemporaines. Musicatreize s’adapte aux besoins de la partition, circule dans le chant soliste ou le grand chœur, a cappella ou accompagné de formations instrumentales, et passe ainsi de la scène de concert à la scène d’opéra, de la musique de chambre au théâtre musical. LIRE LA SUITE
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