«La solitude peut anéantir, les yeux emplis de larmes et l’insa- tisfaction déchirante, dans un loft high tech & design face à Central Park. Elle se promène aussi, le long d’une plage solitaire au nord de Porto, les pieds cachés dans le sable et le regard perdu au-delà de l’horizon. Le soleil, toujours couchant côté portugais, fait expérimenter une communion cosmique inénarrable… La nausée, ce sentiment de vide existentiel profond qui noue le ventre, avait surgi un jour sombre, sous une pluie glaciale, traversant la Friedrichßtrasse. Mais la sau- dade, elle commence à disparaître sur le chemin de retour et s’éclipse totalement dans la chaleur de ses bras, parfumés d’aurore, à Viana do Castelo… La tristesse peut paralyser sur les canaux d’Amsterdam, après un détour derrière les vitrines du quartier hot, et aussi inspirer un poème minimaliste sur une rive du Tage… Le lit, qui exhale encore son odeur et sa passion, s’est refroidi rapidement cette nuit à Saint-Petersbourg. Les draps, froissés, trempés, retiennent la chaleur de sa nudité, jusqu’à son retour désiré, la nuit prochaine, à Algarve… Le départ intempestif sous le coup d’une révélation lui a fait verser de larmes jusqu’à la tentation du suicide, à Montpar- nasse. Ces larmes font réapparaître des anciens amours, jadis trop brefs, sur les hauteurs de Trás-os-Montes».
(Extraits de lettres, écrites par un voyageur anonyme)
Músicos / Musiciens / Musicians
Custódio Castelo, guitarra / guitare portugaise / portuguese guitar
Alexandre Silva, viola / guitare / guitar
Fernando Maia, viola baixo / guitare basse / bass guitar
Músicos convidados / Invités / guests
Jorge Fernando, viola e viola baixo
guitare & guitare basse / guitar & bass guitar em «Ai Vida»
Miguel Carvalhinho, viola e viola baixo
guitare & guitare basse / guitar & bass guitar em «Abalara»
João Paulo, piano em «Ausente»
1 – Ai Vida (Jorge Fernando)
isrc : FRV639900001
2 – Manto de Açucenas (Maria Manuel Cid / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900002
3 – Post-Scriptum (Maria Teresa Horta / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900003
4 – Toada em Realejo (Maria Duarte / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900004
5 – Palavras Proibidas (Maria Duarte / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900005
6 – Abalara (Miguel Carvalhinho)
isrc : FRV639900006
7 – Não Oiças a Minha Voz (Maria Manuel Cid / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900007
8 – Sem Abrir Caminhos (Maria Manuel Cid / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900008
9 – Prelúdio (Miguel Torga / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900009
10 – Aspiração (Joseph Slauerhoff / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900010
11 – Primavera (David Mourão-Ferreira / Pedro Rodrigues)
isrc : FRV639900011
12 – Lisboa de Paixões (Cristina Branco / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900012
13 – Ausente (Jorge Fernando / Custódio Castelo)
isrc : FRV639900013
«La solitude peut anéantir, les yeux emplis de larmes et l’insa- tisfaction déchirante, dans un loft high tech & design face à Central Park. Elle se promène aussi, le long d’une plage solitaire au nord de Porto, les pieds cachés dans le sable et le regard perdu au-delà de l’horizon. Le soleil, toujours couchant côté portugais, fait expérimenter une communion cosmique inénarrable… La nausée, ce sentiment de vide existentiel profond qui noue le ventre, avait surgi un jour sombre, sous une pluie glaciale, traversant la Friedrichßtrasse. Mais la sau- dade, elle commence à disparaître sur le chemin de retour et s’éclipse totalement dans la chaleur de ses bras, parfumés d’aurore, à Viana do Castelo… La tristesse peut paralyser sur les canaux d’Amsterdam, après un détour derrière les vitrines du quartier hot, et aussi inspirer un poème minimaliste sur une rive du Tage… Le lit, qui exhale encore son odeur et sa passion, s’est refroidi rapidement cette nuit à Saint-Petersbourg. Les draps, froissés, trempés, retiennent la chaleur de sa nudité, jusqu’à son retour désiré, la nuit prochaine, à Algarve… Le départ intempestif sous le coup d’une révélation lui a fait verser de larmes jusqu’à la tentation du suicide, à Montpar- nasse. Ces larmes font réapparaître des anciens amours, jadis trop brefs, sur les hauteurs de Trás-os-Montes».
(Extraits de lettres, écrites par un voyageur anonyme)
Des coulées de larmes, de la solitude insupportable, de l’absence fataliste, de l’abandon assommant, de la tristesse ontologique, de fantasmagories pleureuses, de pressages funéraires, de la rage refoulée, de tous ces sentiments est habité le chant de Cristina Branco sur Post-Scriptum. Mais aussi de joie intime, de désir libérateur, de volonté d’aimer contre vents et marées. Le tout habillé, enveloppé, presque couvert par la saudade, cet état ineffable de l’âme, qui émane des profondeurs inson- dables et se répand comme la respiration. La saudade, que l’on trouve dans la baião brésilien, dans la morna capverdienne, et avec un sens dramatique exacerbé dans le fado. Cette musique importée du Brésil au dix-neuvième siècle (dans l’équipage de la cour royale rentrée d’exil), est devenue, paradoxe de l’histoire et revanche de l’art, la musique identitaire du Portugal, l’ancien colonisateur.
Cristina Branco est venue au fado par hasard, de façon tout à fait inespérée. Comme tous les jeunes portugais nés avec la Révolution des Œillets, elle n’a pas grandi dans la culture «fadiste» ; au contraire, réfractaire, elle avait de cette musique une vision rétrograde et anachronique. Elle lui préférait la pop music, le blues, le jazz, la bossa nova. Mais comme le monde ne vit pas dans les extrêmes aveuglants de l’absence et la saturation des couleurs, mais plutôt dans la polychromie et la multiplicité de nuances, cette dernière décennie le fado a connu une importante réhabilitation. Entamée par des jeunes musi- ciens portugais, qui s’y inspirent, le transforment, le fusionnent et créent une nouvelle musique. Cristina, à l’époque étudiante en communication et chanteuse amateur, ne pouvait être insensible à ces déplacements de la musique. Un disque d’Amália Rodrigues, offert avec amour il y a quatre ans, a joué le rôle détonateur : c’est alors, qu’elle découvre sous un nouveau jour, l’émotion, la force des sentiments, la passion, contenus dans cette vieille musique. Voilà la clé : la passion. Celle que l’on retrouve dans l’interprétation de Cristina Branco, dans la recréation très personnelle des classiques, mais aussi dans sa version de poètes contemporains et dans ses propres chansons.
Au risque de déplaire aux esprits réducteurs qui décident des identifications rigides entre les pays et les formes musi- cales, je dirais que Cristina ne joue pas du fado traditionnel et qu’elle ne tient pas spécialement à défendre une certaine idée traditionnelle de cette musique. Ça fait partie d’une culture héritée, ce n’est pas, à proprement parler, une «influence» ; encore moins un but en soi. Dans son fado-à-elle, l’on retrouve d’autres genres de la musique populaire portugaise, ainsi que les notes bleues du blues, certaines harmonies de jazz modal, des mélodies plus pop, des rythmes latino-américains, un poème hollandais… Elle fut possédée par le fado, mais elle n’a pas l’air de se laisser étouffer par son amant. En ce sens, Cristina Branco trouve chez le guitariste, compositeur et arrangeur Custódio Castelo, un vrai complice. Avec des racines communes, puisque nés dans le même village d’Almeirim, dans la région du Ribatejo, ils ont bien d’autres références musicales et culturelles qu’ils explorent.
Zad Moultaka (1967)
ensemble Musicatreize direction Roland Hayrabedian
1 CD – ED13246 – 3341348159447
parution 25 novembre 2016
Livret 28 pages français & anglais
direction artistique Zad Moultaka
Son : Etienne Collard
Salle Colonne, 6-8 février 2016
assistant prise de son Baptiste Chouquet
mastering Pierre Luzy, Music Unit
notes : Lauren Sadey, Catherine Peillon,
Roland Hayrabedian
traductions : John Tyler Tuttle
photographies, ligne éditoriale & création graphique :
Catherine Peillon
l’empreinte digitale 2016 dist. Socadisc
Publié avec le soutien de de MFA et du FCM
ED13131
0742495313127
3 novembre 2016 « König Hamed und seine erste Frau » Opéra de Mainz (Mayence) Allemagne
8 novembre 2016 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, La Comédie de Clermont
10 novembre 2016 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, La Filature de Mulhouse
du 16 au 19 novembre 2016 exposition à Abu Dhabi Art Fair, Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis présentée par la Galerie Janine Rubeiz
22 novembre 2016 « Regarde ici-bas » création par le chœur Spirito, direction Nicole Corti, MC2, Grenoble
22 novembre 2016 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, TAP, Poitiers
22 -, 23, 24 novembre 2016 « König Hamed und seine erste Frau » « Happy New Ears »-Festival, Nationaltheater Mannheim Allemagne
26 novembre 2016 « Hummus », bref opéra par les Neue VocalSolisten de Stuttgart, 19th Festival, projektgruppe neue musik bremen, Brême, Allemagne
29 novembre 2016 « Il regno dell’acqua » par l’ensemble Stravinsky, direction Jean-Pierre Pinet, Arsenal de Metz
29 novembre 2016 conférence Arsenal de Metz, 18h30 Compositeur en résidence
1er décembre 2016 « Regarde ici-bas » par le chœur Spirito, direction Nicole Corti, La Comédie de Clermont
11 décembre 2016 « Maadann », « Ikhtifa », par l’ensemble Musicatreize, direction Roland Hayrabedian, salle Colonne, Paris
21 janvier 2017, « La Passion d’Adonis » avec la voix d’Adonis, Amel Brahim Djelloul, ensemble Mezwej, Institut du Monde Arabe, Paris
22 janvier 2017 « König Hamed und seine erste Frau » « Staatstheater Mainz
23 février 2017 « Calvario » par Pierre Bibault, Music and Arts Department, Indianapolis University, IN
24 janvier 2017 « Hanbleceya » par l’ensemble 2e2m, Pablo Márquez guitare, direction Pierre Roullier, CRR de Paris
25 février 2017 « Calvario » par Pierre Bibault, Festival de guitare de Miami, USA
28 février 2017 « Exercices de lumière » (programme Lamentazione) création par Concerto Soave, Mezwej & María Cristina Kiehr, soprano, Arsenal de Metz
3 mars 2017 « Exercices de lumière » (programme Lamentazione) par Concerto Soave, Mezwej & María Cristina Kiehr, soprano, Festival Mars en Baroque, Marseille
13 mars 2017 Atelier contemporain du CRR de Paris, avec Suzanne Giraud, atelier destiné aux élèves en classes de composition (électroacoustique et instrumentale), ouvert au public
14 mars 2017 « Anath » par l’ensemble 2e2m, direction Pierre Roullier, CRR de Paris
18 mars 2017 « La Passion d’Adonis » avec la voix d’Adonis, Amel Brahim Djelloul, ensemble Mezwej, La Comédie de Clermont
24 mars 2017 « La Passion d’Adonis » avec la voix d’Adonis, Amel Brahim Djelloul, ensemble Mezwej, La Spezia, Italie
du 15 au 18 mars 2017 exposition, Art Dubai, Dubai, Emirats Arabes Unis, présentée par la Galerie Janine Rubeiz
7 avril 2017 « Noujoum » Orchestre National de Lorraine, direction Julien Leroy, Arsenal de Metz
7 avril 2017 « Astres fruitiers » exposition, Chapelle des templiers, Arsenal de Metz
25 avril « Antar » création par l’ensemble 2e2m, direction Pierre Roullier, CRR de Paris
10 mai 2017 « Sonia W » création avec Sonia Wieder Atherton, Arsenal de Metz
10 mai 2017 « UM » par les ensembles Ars Nova & Neue VocalSolisten de Stuttgart, direction Philippe Nahon
et la réalisation informatique musicale de Gilbert Nouno à l’Ircam, Festival Passage, Arsenal, Metz
13 mai 2017 « Sacrum, sacre du Liban à Venise » Installation sonore et plastique, Pavillon libanais, Biennale de Venise, Italie
18 mai 2017 nouvelle pièce trio pour cor, voix & cornemuse création par Erwan Keravec et l’ensemble Sillage, Le Quartz, Brest
20 mai 2017 « Antar » par l’ensemble 2e2m, direction Pierre Roullier, Gennevilliers salle des fêtes
2 novembre 2016 Marseille, salle Musicatreize
5-9 novembre 2016 Tournée aux USA
5 et 6 novembre 2016 New York, Saint Ignacius of Antioch (divers)
9 novembre 2016 New York, Roger Smith Hotel (Zad Moultaka et divers)
12 novembre 2016 Boston, Brandeis Universit(F. Paris, A. Markeas)
17 novembre 2016 présentation du disque Rituels (Zad Moultaka)
20 novembre 2016 Nice, Festival Manca (F. Paris, A. Markeas)
7 décembre 2016 Marseille, salle Musicatreize (M. Petrossian)
11 décembre 2016 Paris, salle Colonne (Zad Moultaka)
13 janvier 2017 Zurich, Samkt Peter Kirche, Suisse (divers)
21 janvier 2017 Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Provence (F. Schubert, P. Hersant)
25 février-4 mars 2017 Paris, Théâtre de l’Athénée (S. Gaxie avec 2e2m)
11 et 12 mars 2017 Bogota, Théâtre Colon, Colombie (J. P. Carreño)
21 mars 2017 Vitry sur Seine (S. Gaxie avec 2e2m)
12 et 13 mai 2017 Marseille, Théâtre de la Criée (A. Markéas)
13 juin 2017 Marseille, salle Musicatreize (A. Posadas)
17 juin 2017 Paris, Festival Manifeste (A. Posadas)
25 juillet 2017 Festival Messiaen au pays de la Meije (A. Posadas)
ZAD MOULTAKA Zad Moultaka, né au Liban en 1967, poursuit depuis plusieurs années une recherche personnelle sur le langage plastique et musical. Dans son travail de compositeur, il intègre les données fondamentales de l’écriture contemporaine occidentale – structures, tendances, familles et signes – aux caractères spécifiques de la musique arabe – monodie, hétérophonie, modalité, rythmes, vocalité… LIRE LA SUITE
MUSICATREIZE Roland Hayrabedian crée l’Ensemble Musicatreize à Marseille en 1987 pour répondre aux nécessités instrumentales et vocales les plus diverses. Depuis, cet outil singulier dans le paysage musical français chemine à travers les siècles et les esthétiques, relie le passé et le présent le plus immédiat, entrecroise des œuvres devenues classiques et des compositions résolument contemporaines. Musicatreize s’adapte aux besoins de la partition, circule dans le chant soliste ou le grand chœur, a cappella ou accompagné de formations instrumentales, et passe ainsi de la scène de concert à la scène d’opéra, de la musique de chambre au théâtre musical. LIRE LA SUITE
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer