04/09/2002
REF : ED13071
04/09/2002
REF : ED13071
Depuis sa création en 1989, le concert impromptu s’est consacré en priorité à des partitions originales pour quintette à vent. Animé d’un goût pour la découverte qu’il aime faire partager, le concert impromptu explore les fonds des bibliothèques, passe commande à de jeunes compositeurs, se produit inlassablement (80 concerts par an) sillonant les routes des concerts, les festivals, les espaces pédagogiques.
A travers la direction de Bossini, le jeu (sur/de) zappa devient une somptueuse fête de l’imagination musicale. On ne peut concevoir hommage plus respectueux. Nous voyageons dans l’univers de Zappa, au gré des surprises sonores, rythmiques, humoristiques, classiques…
Le Concert Impromptu, quintette à vents
(Yves Charpentier, flûte – Anne Chamussy, hautbois – Jean-Christophe Murer, clarinette – Didier Velty, cor – Christophe Tessier, basson)
01 – Blessed relief
isrc : FRV639700211
02 – Twenty small cigars
isrc : FRV639700212
03 – A pound for a brown
isrc : FRV639700213
04 – Uncle Meat
isrc : FRV639700214
05 – Strictly genteel
isrc : FRV639700215
06 – Wind quintet
isrc : FRV639700215
07 – Cletus awreetus-awrightus
isrc : FRV639700216
08 – King Kong
isrc : FRV639700217
09 – Duke of Prunes
isrc : FRV639700218
10 – Peaches en Regalia
isrc : FRV639700219
11 – The Black page
isrc : FRV639700220
12 – Number 6
isrc : FRV639700221
13 – Mr Green Genes
isrc : FRV639700222
14 – The idiot bastard son
isrc : FRV639700223
15 – Sofa
isrc : FRV639700224
16 – Outside now again
isrc : FRV639700225
Ce qui frappe à l’évidence à l’écoute de Zappa, c’est le foisonnement de références musicales, la luxuriance d’événements sonores et musicaux dans lesquels auditeurs, critiques, parfois même musiciens, ont tenté, la plupart du temps en vain, d’y retrouver leurs références. L’ordre commercial ne saurait supporter le désordre des genres. Ce qui caractérise l’univers zappien est avant tout la volonté d’assujettir les codes musicaux, quels qu’ils soient, au pouvoir de son imagination.
La musique linéaire pure, pour tant qu’elle développe parfois des expressions essentielles, n’a jamais opéré avec une aussi formidable pertinence que la musique des ruptures de Zappa.
On peut aimer le cri de Coltrane, l’implosion d’une énergie en mouvement chez Miles Davis, le happening apocalyptique d’Hendrix, la flamboyance de Stravinsky, le travail de dé/re/construction rythmique de Varèse, la liberté créatrice d’Ornette Coleman ou les savantes structurations sonores de Penderecki, ce ne sont que des approches frag- mentaires/fragmentées qui, pour autant qu’elles nous ouvrent à des espaces sensitifs inexplorés plus ou moins vastes, délimitent, chacune à sa manière, telle ou telle galaxie sonore en en déterminant tout à la fois le territoire et les frontières.
Dans l’œuvre de Zappa, les styles, les genres, les techniques ne s’additionnent, ne fusionnent ni ne cohabitent : ils s’entrechoquent, se télescopent, se jouent les une contre les autres, se font la guerre, « reprennent leur rythme compressé, antipsychique, d’occulte fête en place publique et, devant tout le monde, (sont) remis dans la surchauffe du creuset », réalisant ainsi le fantasme de tout créateur. Seul sans doute, Dali avait réalisé une œuvre d’une nature aussi génétiquement chaotique. De nombreux musiciens se sont épuisés à chercher la voie (la voix), d’un tel happening sonore. Jimi Hendrix est mort avant d’avoir pu aller au bout de ses idées, Coltrane s’est perdu dans un free jazz à l’expressivité sublime, Miles Davis, sans doute le musicien le plus innovateur du jazz, a fini dans une errance tragique après la mort d’Hendrix, et de nombreux autres ont été absorbés/disloqué par/dans les trous noirs qu’appareils de production et média dispersent ça et là afin d’effectuer leur petit commerce en tout sérénité. Car il y a bien longtemps que le critère musical dominant est le bac du magasin et sa dénomination signalétique, dont la taille et la place sont fonction du chiffre d’affaires qu’il génère.
Zappa est un démiurge, à l’instar de Dali, un créateur authentique, un musicien d’une infinie richesse thématique et technique, un virtuose de la guitare mais aussi un virtuose de la composition et chef d’orchestre virtuose. Il est le seul a avoir su faire s’entrecroiser musicalement l’abstrait et le concret, à avoir fait éclater le discours musical dominant par son « discours musique », à avoir osé et réussi le difficile travail de dépassement des limites des genres. Là où d’autres musiciens ont le génie de faire exploser le système musical, donnant souvent naissance à des myriades de météorites, Zappa, lui, l’a fait imploser, l’a miné de l’intérieur, a « viralisé » les codes musicaux, a semé ses gènes perturbateurs dans la chaîne d’une ADN sonore vers quoi tend la codification. Il est celui par qui la musique du XXe siècle s’affranchit définitivement des normes pour s’ouvrir à un espace sans limite. Il incarne l’ultime résistance à la redondance et à la tautologie formelles. Il aura, en fin de compte, rendu à la musique son occulte pouvoir libérateur, lors même qu’elle n’était plus qu’un système de signes, le rejeton du langage.
… »You’ll be absolutely free Only if you want to be »…
Rémi Raemackers in « One side fits all » Pour une écoute de Frank Zappa, 1997
Toutes compositions / All compositions by Frank Zappa © Editions de Paris
Adaptation & Direction artistique / musical supervisor : Jean-Michel Bossini
Enregistrement / recording : Maurice Salaün, l’empreinte digitale
Artwork & front cover : Catherine Peillon
Photos : Michel Jaget –
Notice / liner notes : Rémi Raemackers
Translation by Geneviève Begou
direction artistique et production : Catherine Peillon
ED13071
EAN : 0742495307126
Depuis sa création en 1989, le concert impromptu s’est consacré en priorité à des partitions originales pour quintette à vent. La matière ne manquait pas sur les pupitres., depuis l’époque de l’explosion de l’enseignement des instruments à vent aux alentours de la Révolution Française, jusqu’à aujourd’hui à travers l’enthousiasme manifesté par les plus grands compositeurs contemporains.
Animé d’un goût pour la découverte qu’il aime faire partager, le concert impromptu explore les fonds des bibliothèques, passe commande à de jeunes compositeurs, se produit inlassablement (80 concerts par an) sillonnant les routes des concerts, les festivals, les espaces pédagogiques.
Ici l’histoire est différente. Les principes ont volé en éclat au gré de quelques idées productrices, animées du feu de la passion pour le prophète d’un rock réjouissant et éclectique, puisant dans cette énergie la force d’exister. A travers la direction de Bossini, compositeur, aventuriers des grands chemins et des sentiers peu battus, explorant tour à tour de la musique ses traces écrites tout autant que ses impalpables soupçons d’éternité, passant, jonglant (voire enseignant) musique populaire, recherche contemporaine, expression brute, rock et improvisation, le jeu (sur/de) Zappa devient une somptueuse fête de l’imagination musicale.
On ne peut concevoir hommage plus respectueux.
Nous voyageons en slap, pizzicati, bruits d’anches, tutti, soli, dans l’univers de Zappa, au gré des surprises sonores, rythmiques, humoristiques, classiques… Où l’on s’aperçoit de l’élégance, du raffinement de l’écriture de Zappa. L’énergie créatrice du rock se muant, ondulant en dynamique volupté sous le souffle du concert impromptu.
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