artistes

Noémi Boutin interprète des œuvres de 

Frédéric Aurier
Misato Mochizuki
Oxana Omelchuk
Frédéric Pattar
Kaija Saariaho
Jean-François Vrod

track listing

1. J’entends qu’t’entends – 1 Jean-François Vrod  1’12

2. Quietly Frédéric Aurier 8’09

3. J’entends qu’t’entends – 2 Jean-François Vrod 3’06

4. Drink me Frédéric Pattar 7’01

5. J’entends qu’t’entends – 3 Jean-François Vrod  4’04

6. Reading winds  Intermezzi VI Misato Mochizuki                       13’27

7. J’entends qu’t’entends – 4 Jean-François Vrod 2’31

8. Les Filles de Lorient Oxana Omelchuk  4’55

9. J’entends qu’t’entends – 5 Jean-François Vrod 2’29

10. – 16. Sept papillons Kaija Saariaho

Noémi Boutin a depuis toujours une passion pour la création musicale et en tant qu’interprète a constamment cherché les aventures nouvelles. Depuis 2012, elle est commanditaire ou dédicataire de plusieurs œuvres écrites pour violoncelle seul. Certaines d’entre elles (Drink Me de Frédéric Pattar ou Quietly de Frédéric Aurier) avaient déjà rejoint son répertoire de concert. D’autres plus récentes (celles d’Oxana Omelchuk et de Misato Mochizuki) ont été composées à l’occasion du spectacle La Rose des Vents, mêlant création musicale et gastronomie autour du thème de la mer et du vent.
Le désir aujourd’hui de rassembler ces œuvres correspond à la nécessité pour Noémi de valoriser ce chemin qui s’est tissé au fil du temps au contact de ces compositeurs et qui la constitue aujourd’hui.
Certaines de ces pièces sont écrites pour violoncelle seul quand d’autres font appel à la voix, parlée ou chantée. C’est le cas d’une dernière partition dont l’écriture a été confiée à Jean-François Vrod, tout spécialement pour rejoindre ce programme, et dont elle devient la pierre angulaire, le fil narratif.

La réinvention d’un mythe

Écho, nymphe mythologique, fut punie, condamnée à ne jamais parler la première, mal-aimée, rejetée, démembrée, ou morte de chagrin… L’histoire d’une femme désirante qui déjoue avec génie sa punition et qui, pour aller vers l’autre, invente un langage. L’histoire d’un corps résonant, qui se mêle à la roche pour devenir alors voix de la terre. L’histoire d’une femme qui interprète, qui fait entendre.
C’est donc dans les traces de son chant que nous cheminons en écoutant. Nous rencontrons une voix aquatique et mystérieuse, planant au-dessus des graves abyssales du violoncelle. Nous sommes ballottés par huit vents, du plus doux au plus turbulent, puis nous avons le loisir de nous reposer autour d’un chant de marin. Le violoncelle fait des prouesses, capable d’imiter la délicatesse d’une aile de papillon aussi bien que d’exprimer un lyrisme débordant de force et d’émotion. C’est la musique de notre temps qui résonne ici, des œuvres commandées ces dix dernières années, à des compositeurs et des compositricesqui écrivent en écho au vivant. Ces pièces ainsi reliées, telles les ondes du ricochet, sont l’occasion de rendre hommage à la Puissance de la douceur.

crédits

RICOCHE

1 CD – ED13265 – 
parution 9 mai 2025

Livret 24 pages français & anglais

direction artistique
Juliet Fraser

enregistrement Studio Alys – La Grange des Villarons,
Manteyer (05) décembre 2024
prise de son, montage et mastering
Pascal Perrot
mixage
Pascal Perrot,
Jean-François Vrod,
Noémi Boutin

photographie (cover)
Alex Crestey

photographies (intérieur)
Alex Crestey
Catherine Peillon

ligne éditoriale
création graphique
Catherine Peillon

Frédéric Aurier

Frédéric Aurier est né en 1976 en Auvergne. Très jeune, il commence le violon au Conservatoire de Clermont-Ferrand. Bien vite, il explore de front les deux traditions, savante et populaire…

Après avoir obtenu son premier prix au CNSM de Lyon, il fonde le Quatuor Béla, qui depuis 18 ans défend le répertoire moderne et contemporain à travers le monde entier, en suscitant des commandes d’œuvres à de nombreux compositeurs, et croisant le fer avec des artistes de tous horizons, comme l’improvisateur Fantazio, la chorégraphe Josette Baïz, le griot malien Moriba Koïta, le duo palestinien « Sabîl », Jean-François Vrod, Marc Ducret… et Noémi Boutin ! Leur large discographie témoigne de leur éclectisme, entre les quatuors de Ligeti et l’univers du chanteur Albert Marcoeur…

En tant que compositeur, il produit régulièrement de nouvelles œuvres, certaines bénéficiant de la Commande d’Etat, comme Le Mur d’Hadrien, pour voix de femmes, grand chœur et quatuor, ou Mabinogion, mélodrame pour chanteuse et quatuor. Il a aussi l’occasion d’écrire pour différents projets, tels que Entre Chou et Loup du duo Myssil, Incertain Monsieur Tokbar de la Compagnie Turak ou l’opéra pour enfants Borg et Théa avec le Quatuor Béla et le trio «La Soustraction des Fleurs».

Misato Mochizuki

Misato Mochizuki est une compositrice japonaise renommée, particulièrement active en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Après avoir obtenu un premier prix de composition au CNSM de Paris et avoir suivi un cursus à l’IRCAM, ses œuvres sont jouées dans des festivals prestigieux comme ceux de Salzburg ou Venise et ont reçu de nombreux prix, notamment le prix du public au festival Ars Musica à Bruxelles, le grand prix de la Tribune internationale des compositeurs et le prix de l’artiste féminine de Heidelberg. Ses portraits symphoniques au Suntory Hall de Tokyo (2007 et 2019), le ciné-concert au musée du Louvre avec une mise en musique du film muet Le fil blanc de la cascade de Kenji Mizoguchi, ou encore ses portraits au Festival d’automne à Paris, à Muziekgebouw aan’t IJ à Amsterdam (2010) et au Miller Theatre à New York (2017) figurent parmi ses productions les plus marquantes.

Misato Mochizuki a été compositrice en résidence au festival de Besançon (2011- 2013) et au Wissenschaftskolleg zu Berlin (2024-2025).

Oxana Omelchuk

Oxana Omelchuk est née en Biélorussie en 1975 et a étudié avec Johannes Fritsch et Michael Beil à l’Université de musique et de danse de Cologne. Compositrice, elle se produit aussi dans divers ensembles en tant qu’interprète (claviers électroniques), notamment en duo avec Constantin Herzog ou Florian Zwißler, dans le quatuor Monopass avec Florian Zwißler, Luìs Antunes Pena et Mark Polscher, ainsi que dans l’ensemble Simon Rummel. Sa musique a été jouée notamment par les ensembles Musikfabrik, Garage, Mosaik, 2e2m, Ictus, le SWR Vokalensemble, Studio Dan, Klangforum Wien, Schlagquartett Köln, Radio-Symphonie Orchester Wien… Se produisant dans des festivals de premier plan tels que Acht Brücken/Musik für Köln, ECLAT Stuttgart, Wien Modern, Afekt Festival Tallinn, musikprotokoll Graz, Ars Musica Bruxelles et le Festival d’automne de Varsovie. Parmi les prix et distinctions qu’elle a reçus on note la bourse Bernd Alois Zimmermann de la ville de Cologne (2006), une bourse de voyage au village d’artistes de Schöppingen (2007) et une autre à la résidence d’artistes Villa Aurora à Los Angeles (2018).

Elle a également été nominée pour le prix des auteurs de musique allemands dans la catégorie « musique d’ensemble avec électronique » (2019). En octobre 2019, son portrait par WERGO (`Edition Zeitgenössische Musik` par le Conseil allemand de la musique) a été publié. Aujourd’hui, elle vit à Cologne et ppoursuit sa carrière de compositrice.

Frédéric Pattar

Le premier contact de Frédéric Pattar avec la musique a été réalisé avec le piano, la composition s’en est suivie tout naturellement. Il conforte sa pratique musicale au Conservatoire de Dijon, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon, puis au sein du cursus de l’IRCAM. Son catalogue comprend une centaine d’œuvres, avec une proportion conséquente de musique de chambre. Depuis plusieurs années, il collabore avec divers ensembles instrumentaux tels que L’Instant Donné, l’ensemble C Barré, le Quatuor Bela, l’Ensemble Carin, les Neue Vocalsolisten de Stuttgart…

Frédéric Pattar porte particulièrement son attention entre musique et texte. Sa musique, tendue, contrastée recèle une véritable intensité dramatique.

Kaija Saariaho (1952-2023)

Kaija Saariaho a été l’une des principales voix de sa génération de compositeurs, dans sa Finlande natale et dans le monde entier. Elle a étudié la composition à Helsinki, Fribourg et Paris, où elle a vécu de 1982 à sa mort. Ses études et ses recherches à l’IRCAM ont eu une influence majeure sur sa musique, et ses textures luxuriantes et mystérieuses caractéristiques ont souvent été créées en combinant l’interprétation en direct et l’électronique. Après sa pièce révolutionnaire Lichtbogen pour ensemble et électronique en 1986, Saariaho a progressivement étendu son expression musicale à une grande variété de genres, et ses pièces de chambre et sa musique chorale sont devenues des incontournables pour les ensembles instrumentaux et vocaux. Elle a connu un rayonnement international à travers ses œuvres symphoniques reprises par des orchestres du monde entier, telles que Oltra Mar (1999), Orion (2002), Lanterna Magica (2008) et Circle Map (2012), par ses six concertos (dont Graal Théâtre pour violon en 1994 et Notes on Light pour violoncelle en 2006), et par cinq grands cycles vocaux. Tous portent la marque de sa tentative incessante de mêler le scientifique, le technologique et le rationnel à une approche ancrée dans l’inspiration poétique et aboutissant à des expériences profondément sensorielles et associatives.

C’est dans le domaine de l’opéra que Saariaho a encore élargi son succès public et critique avec : L’Amour de loin (2000), Adriana Mater (2006), La Passion de Simone (2006), Émilie (2010), Only the Sound Remains (2016) et Innocence (2020). Leur traitement toujours expressif de la voix et de l’orchestre, ainsi que son engagement à renouveler la forme et l’éventail des histoires représentées sur les plus grandes scènes, ont fait de ces six opus très différents des classiques de l’opéra du XXI^e siècle, déjà du vivant de la compositrice.

Saariaho a reçu d’importants prix de composition tels que le Grawemeyer Award, le Nemmers Prize, le Sonning Prize et le Polar Music Prize, et deux de ses enregistrements ont été récompensés par des Grammy Awards. Elle a été nommée « plus grand compositeur vivant » lors d’une enquête menée auprès de ses pairs par le BBC Music Magazine en 2019.

La vie de Kaija Saariaho a été prématurément interrompue par une tumeur au cerveau en 2023. Son héritage musical est porté par un large réseau de collaborateurs avec lesquels elle a travaillé en étroite collaboration au fil des ans, ainsi que par son éditeur Chester Music Ltd.

Jean-François Vrod

Jean-François Vrod est violoniste et compositeur issu des musiques traditionnelles françaises.

Né en 1959, il commence à jouer du violon durant l’adolescence dans l’effervescence « folk » de l’époque. Il entreprend ses premières collectes sur les traditions orales des montagnes du Massif Central puis au sein de la colonie auvergnate de Paris.

Préoccupé tout autant par la valorisation des savoirs liés au répertoire traditionnel (il est co-fondateur des groupes Café-Charbons, Compagnie Chez Bousca, Trio Violon) que par un prolongement contemporain du geste particulier du musicien traditionnel, sa route est jalonnée de nombreux projets de création et de rencontres artistiques.

Ainsi, comme musicien ou compositeur, à l’occasion de différents projets, il travaille avec Dominique Pifarely, Régis Huby, Chris Wood, Chris Joris, Alain Savouret, Abbi Patrix, Fantazio, Denis Charolles et la Compagnie des musiques à ouïr, Jean Paul Goude, Frédéric Le Junter, Frédéric Aurier et Sylvain Lemêtre au sein du trio « La Soustraction des fleurs », le Quatuor Bela, le GMEA / CNCM d’Albi le GMEM / CNCM de Marseille, Olivier Mellano, François Jeanneau, l’Ina-Grm, l’Imeb à Bourges, Jean Pierre Drouet, Fred Gastard, l’Ensemble Ictus, Le Surnatural Orchestra, la Philharmonie de Paris pour le projet Studio 19.

Par ailleurs, il compose régulièrement pour le théâtre ou le conte musical (les conteurs Abbi Patrix, Mathieu Epp, la conteuse Sophie Wilhelm, Compagnie les Héliades, Compagnie de l’Eygurande de 2006 à 2019…) et répond à des commandes de textes et de musiques pour des instrumentistes, chœurs et ensembles instrumentaux.